Derniers jours en France...

Publié le par CapAsia

Bonjour à tous,

 

Nous nous sommes quittés à Lyon, nous voici à Milan. Les deux métropoles n'étant pas voisines, nous avons quelques jours de retard que nous allons tenter de vous raconter.

 

Après vous avoir donné de nos nouvelles, nous continuons notre visite de la ville. Elle était autrefois réputée pour ses soieries situées dans des quartiers typiques hauts en couleur habités pas les canuts : le quartier St Jean et la Croix Rousse en particulier dans lesquels certaines maisons existent encore, témoignant d'une activité débordante. Nous visitons l'atelier de Soierie qui n'est pas un musée mais bel et bien un lieu où le savoir-faire est préservé et entretenu. En effet, bien que la soie vienne aujourd'hui du Brésil ou de Chine, on apporte à Lyon la valeur ajoutée grâce au travail d'impression qui nécessite une dextérité et un savoir heureusement conservés. Soulignons aussi que les habitants de ces quartiers doivent avoir de très bonnes jambes étant donné le relief accidenté qu'ils présentent. On sent encore aujourd'hui la convivialité qui devait régner à l'intérieur de ces ruelles, de ces impasses et de ces traboules; les bouchons sont toujours là, même si leur clientèle à évoluée. Ces bistrots étaient autrefois envahis en milieu de matinée par les ouvriers et les commerçants qui y reprenaient des forces autour d'une belle pièce de viande rouge accompagnée d'un beaujolais local.

 

Nous rejoignions ensuite la gare pour prendre un train en direction de Grenoble. Nous avons appelé tous les hôtels bon marché dont la liste nous a été donnée à l'office de tourisme de Lyon. Tout est complet, même l'auberge de jeunesse. Nous partons donc de la gare de Lyon Part-Dieu sans savoir où nous passerons la nuit. Rémi a juste eu le temps de laisser un message à Raphaël, le "copain d'un copain" qui étudie à l'Ecole de Commerce de Grenoble. Cette école se situe juste derrière la gare de Grenoble et nous nous y rendons avec l'espoir de faire jouer la solidarité étudiante et de pouvoir trouver un toit pour cette nuit. Nous tombons plutôt bien car c'est le jour de l'intégration des premières années dans l'école et il y'a beaucoup de monde. Alors que je suis en train de nous trouver un  petit appart, Raphaël informe Rémi qu'il a reçu son message et qu'il nous propose son appartement encore vide. Nous le rejoignions aussitôt dans l'appartement de ses amis où il couche en attendant de meubler le sien. Nous récupérons les clés, prenons une douche puis partons le rejoindre au Sun Valley pour une soirée étudiante qui s'annonce sympathique. Nous rentrons vers 2h00 du matin.

 

Mardi 20 septembre

 

Levés à 10h, nous faisons quelques courses pour le déjeuner. Nous nous rendons ensuite à l'Ecole de Commerce pour diffuser nos photos sur Internet et prendre contact avec les espérantistes italiens. Nous y passerons tout l'après-midi pour ne ressortir qu'à 18h. Nous visitons la ville pendant deux heures avant de rentrer manger à l'appartement. Nous sommes assez surpris de constater que la ville de Grenoble ne présente aucun intérêt touristique, outre sa situation géographique exceptionnelle, à 1/2 heure des premières stations et du Parc National des Ecrins. En fait, la ville s'est construite très rapidement pour les J.O de 1968 et comme souvent, ces constructions ont assez mal vieillies, donnant à la ville un aspect gris et bétonné.

 

Mercredi 21 septembre

 

N'ayant pu obtenir dans les temps nos travellers cheques à Angers, nous les avons fait suivre à Grenoble où, théoriquement, ils doivent arriver ce matin. Rémi se rend donc à la banque située à 20m de l'appartement et remonte une demi heure plus tard les mains vides. Les travellers ne sont pas arrivés, ce qui nous impose de rester une journée de plus à Grenoble, alors que nous sommes censés rentrer en Italie demain si nous respectons le plan de route fixé par avance. Nous décidons de continuer notre route comme si de rien n'était et Rémi fera l'aller-retour pour venir les chercher, étant donné que seule sa signature est valide. Nous partons donc en car à Bourg d'Oisans d'où nous partirons en randonnée dans le massif des Ecrins après être monter à la Bastille , une ancienne prison nichée sur une colline et qui domine la ville. C'est une bonne mise en jambe avant les Alpes. Nous arrivons à 18h55 à Bourg d'Oisans où nous avons réservé une chambre pour 37€. Le couple d'hôteliers est charmant et l'hôtel Le Rocher impeccable, nous ne pouvions mieux tomber. Nous ressortons rapidement pour faire quelques courses en prévision de notre rando de demain. Nous achetons de quoi préparer une salade de riz et quelques fruits. Nous cherchons ensuite des renseignements au sujet des excursions réalisables au départ de Bourg d'Oisans. L'Office du Tourisme est fermé, tout comme le point "Information" du parc national des Ecrins. Nous serons finalement conseillé par le photographe du village dont la devanture nous avait fait deviné le passionné de la montagne qu'il est. Nous partirons donc au lac Lauvitel en suivant le GR 54. Le départ ne se fait pas de Bourg d'Oisans mais les ouvriers logeant à l'hôtel nous y conduirons demain de bonne heure puisqu'ils s'y approvisionnent en pierres.

 

Jeudi 22 septembre

 

Comme prévu la veille, nous partons à 7h15 dans le pick-up des ouvriers en direction de la Bérarde. Ils nous déposent à 5 km du début de l'ascension et nous assistons à un magnifique levé de soleil sur les sommets parfois enneigés toute l'année. Nous commençons à grimper à 8h30. L'ascension est estimée à 1h30 selon le balisage. Le GPS nous indique que nous avons mis 35 minutes, sans forcer. A croire que sans les sacs, nous marchons à une allure impressionnante! Nous admirons le lac pendant de longues minutes et nous prenons quelques photos. Nous cassons une petite croûte avant de repartir en direction du lac du plan Vianney, situé à 3 heures. Il fait encore très froid et l'ascension n'est pas du même niveau, elle demande à plusieurs moments une certaine vigilance puisque les cailloux sur une pente raide peuvent être très piégeux. Nous ne croisons plus personne sur cette partie du GR. Nous sommes obligés de marquer des poses plus fréquentes pour nous hydrater et pour soulager nos mollets. Après 2 heures de montée, nous décidons de manger. Il est 13h20 quand Rémi décide de redescendre pour partir en stop à Grenoble où l'attendent les travellers chèques. Sa descente s'avère périlleuse car beaucoup plus longue qu'on ne l'avait imaginé. De plus, il perd le sentier balisé et se retrouve dans des postures inconfortables, voire dangereuses comme en témoignent encore ses avant-bras. Je continue seul l'ascension avec pour impératif d'être présent à la gare routière de Bourg d'Oisans à 18h55 avec les sacs. Normalement, Rémi sera dans le bus avec les travellers et nous filerons vers Briançon où nous sommes attendus à 20h30 par M. Bert, un espérantiste contacté la veille. J'arrive vers 15h au second lac. Le temps a tourné et un vent glacial me frigorifie. J'aperçois des marmottes que je photographie sous tous les angles. A 15h20, je me lance dans la dernière ascension, celle de la brèche du Périer située à 2491m, soit 1700 m au dessus du village de Bourg d'Oisans. Au sommet, on ne voit pas à 10 mètres et les randonneurs que je croisent, équipés de piolets et de chaussures à clous me font comprendre qu'il y'a un réel risque. Je redescends donc prudemment après avoir pris une photo au sommet. Il est 18h20, soit après 3 heures d'une interminable descente lorsque j'arrive sur la route. Je fais immédiatement du stop puisque je suis très en retard. Un automobiliste très aimable et compréhensif fait un détour de 10 km pour m'emmener à Bourg d'Oisans. Je récupère les sacs et attends Rémi. Il se trouve dans le car et me raconte ses péripéties depuis le moment où nous nous sommes quittés : "Pas mécontent de te retrouver Alex! J'ai perdu le GR en route, suis descendu sur le cul la plupart du chemin de caillasses et une fois arrivé aux abords du lac Lauvitel j'ai dû escalader la paroi pour le traverser! Des risques un peu démesurés pour une course contre la montre...ou plutôt contre des travellers chèques"

 

Dans le car, nous nous décontractons. Alexis va même jusqu'à enlever ces pompes à l'arrière. J'avoue que je n'ai pas osé le faire après une rando de près de 1700 mètres de dénivelé, en plein soleil...     Nous passons par Serre Chevalier pour regagner ensuite Briançon. Ca fait tout drôle de voir ces stations mises à nu, sans neige.

 

20h30. A peine les sacs sortis de l'autobus, nous entendons arriver M. Bert avec son gros TRAFFIC. Pas de doute, avec ça tous nos bagages logeront. Il nous conduit chez lui où il vit avec sa fille Marjolaine.

 

La table est dressée, nous n'avons plus qu'à y glisser nos pieds. Au menu, tarte aux noix et au roquefort, tartiflette et salade de concombres. Un repas certes bien mérité après une bonne marche mais pas forcément espéré! Bien que notre hôte du soir soit français, les premiers mots s'échangent en espéranto. Pas évident. Mais ça viendra. Le reste du dîner est parlé en français. Sortis de table, le père nous fait visiter la maison. Un peu biscornue mais chaleureuse. Après une douche chaude nous nous endormons assez rapidement, fatigué de cette longue journée. 

 

Vendredi 23 septembre

 

 La matinée qui suit est consacrée à l'envoi de colis postaux pour Alexis. Quant à moi, je cherche grâce aux indications des commerçants un cyber café. Je le trouve mais, argh, il est hors de prix ! Comme il est le seul dans la ville, on pouvait s'en douter. Tant pis, je dois absolument prévenir Francesco, un espérantiste italien, de notre arrivée à Turin dans la soirée.

 

Nous rentrons déjeuner chez M. Bert. Autour de spaghetti bolognaises, il nous décrit le patrimoine de la ville, mais aussi l'histoire de la maison et de son ancien propriétaire. Très généreuses, ces rencontres sont de bonne augure pour la suite. Nous lui indiquons que nous partons tout à l'heure pour Turin. Il nous conseille alors de se poster près du champ de mars, à la sortie de la ville.

 

Nous profitons une dernière fois du jardin ensoleillé en début d'après-midi avant de reprendre la route. Vers 15h30, nous nous postons au champ de Mars. L'endroit est idéal pour faire du stop. Au devant d'un parking, les gens ont le temps de s'arrêter pour nous prendre. Derrière nous, nous remarquons un gros bahut : c'est le bus d'une troupe de spectacle. Alexis part à leur rencontre afin de savoir s'ils vont en direction de l'Italie. En fait, ils reviennent d'un trip de trois mois dans les Balkans et en Roumanie. Pour l'un d'entre eux, le voyage se termine ici à Briançon. Voyant que le stop ne fonctionne pas, nous discutons avec lui. C'est le premier routard que nous rencontrons. Il nous donne envie de continuer sur notre chemin. Mais revenons sur Terre : nous parlons de la Croatie , de la Serbie  mais il faut avant tout passer en Italie.

 

Lorsqu'on fait du stop, il ne faut pas perdre patience mais persévérer, la preuve : après un certain temps d'attente, une SUBARU s'arrête. Ce n'est pas la voiture que l'on espérait, ou plutôt pas la plus adaptée pour caser tout notre barda. Mais tout finit par rentrer. On ne pourra pas dire comme un coureur cycliste qu'on a franchit le col du Lotaret en vélo, mais on se paye sans doute la montée la plus rapide d'un col dans cette « 277 chevaux ». Mais les camions font que nous n'atteindrons pas les 260 km/h indiqués au compteur. Frustrant quand même!

 

Notre course avec la SUBARU WRX s'arrête à Montgenèvre. A 18h à 2000m d'altitude, on se dit que si nous ne sommes pas pris dans la demi-heure qui suit, nous n'aurons plus qu'à chercher un pont pour la nuit. Heureusement, nous faisons la connaissance d'un couple autrichien, Hans et Doris. Dans leur VOLKSWAGEN Multivan, tous les bagages tiennent. Nous avons même de la place pour nos jambes.

 

Cette rencontre est sans doute la plus extraordinaire depuis notre départ : d'abord, ils nous prennent en stop sans craintes, peuvent nous emmener jusqu'à Turin. Puis lorsque qu'ils marquent un arrêt sur une aire d'autoroute, ils nous proposent de casser la croûte avec eux. Au menu, uniquement des produits typiques : pain, saucisson, terrine, et bière belge!

 

Nous arrivons dans la banlieue ouest de Turin avec deux heures de retard sur l’horaire indiquée aux espérantistes. Nous ne situons pas l’endroit où nous sommes par rapport au centre ville. Pas de portable. Il fait nuit et nous ne parlons pas italien. Heureusement que le numéro de Francesco est répertorié dans le Pasporta Servo, annuaire des espérantistes dans le monde. Un Italien l’appelle pour nous et informe Francesco que nous nous trouvons à la station de bus « citadella ». Ouf, Francesco va venir nous chercher.

 

 

En effet, quelques minutes plus tard, nous l’apercevons avec son fils Julio sur ses épaules. Il parle vite l’espéranto. Nous ne saisissons pas tout mais comprenons que nous dormirons au centre espérantiste de Turin. Nous passons déposer nos affaires chez Francesco pendant qu’il couche son fils. En attendant, nous dégustons notre première glace italienne dans une rue turinoise.

 

23h : Francesco nous emmène en voiture avec Federico dans la banlieue sud de la ville où nous logerons pendant notre séjour. Il s’agit d’un appartement trois pièces où sont habituellement dispensés les cours d’esperanto.

 

 

Dès notre arrivée, nous avons à peine le temps de poser nos sacs que la bouteille de vin rouge est déjà débouchée. Nous trinquons à notre voyage. Avec Alexis, nous nous regardons dès la première gorgée : ce vin est de la vraie piquette. Acheté dans un supermarché hard discount, ce qualitatif n’est pas de trop selon nous. Les italiens, eux, se resservent un verre. Nous nous forçons pour finir le notre. Nous nous couchons vers 1h.

 

 

 

A bientôt  pour nos péripéties italiennes…

 

Publié dans France

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G
salut les gars et coucou particulier à alex<br /> <br /> tout à l'air de bien se passer et ça fait plaisir de pouvoir suivre tout vos pérpipéties <br /> <br /> bon courage pour la suite et soignez bien vos ampoules<br /> <br /> gros bisous de deux sèvres<br /> <br /> Guylaine et Benoît
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G
Bravo à vous deux Nous vous suivons dans vos péripéties et regrettons amèrement de ne pas avoir eu votre courage et tenacité<br /> Encore bravo et courage!!!!!
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M
Coucou les gars. <br /> J'espère que votre périple continue toujours aussi bien. Dès qu'il y a des nouvelles de l'après milan, je me mets à la traduction pour mes colocs qui m'ont demandés plusieurs fois de vos news. (Alors finalement, c'était faisable ce Milan-Bergame à pied?). Bonne continuation, Via Imperia attend de vos nouvelles.<br /> <br /> Ciao<br /> <br /> Marie
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C
salut alex !<br /> apparemment ca se passe bien, c'est cool !on pense très fort à toi. vive la grece !!!bisous ma poulette. Cyril
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A
bon courage alexis et remy on suit votre périple de tres pres entre 2 op mais soignez bien vos pieds et evitez d'empester tout le voisinage<br /> <br /> A+<br /> Franck/magali/eva
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